Echos du continent



D eux maîtres-mots: " Silence " et " Peur ". Silence de l’Etat, silence des hiérarchies catholique, musulmane ou autres. La position des Eglises est-elle vraiment claire? Silence dans les hôpitaux, silence dans les familles. On évite les tests. (Un médecin camerounais s’interroge sur le bien-fondé du dépistage, car souvent un résultat positif n’est pas révélé faute de pouvoir assurer le suivi). On serait plutôt fondé à rechercher des coupables, ce qui déresponsabilise. Les malades répugnent à se manifester en public, donc quasi absence de témoignages de sidéens en Afrique.


Nouvelles d'Afrique


Les brèves



The Child Labor Survey (CLS) en Tanzanie affirme que plus de 40 % des 12 000 000 d’enfants orphelins entre 5 et 14 ans ne fréquente plus l’école mais doivent travailler.

Enfance et SIDA

Des chiffres

Rapport sur l’estimation de l’extension du nombre des orphelins du sida
Il y a déjà un chiffre estimé à 12 000 000 d’enfants qui en Afrique ont perdu leur mère du Sida, et davantage dont le père est décédé après la maladie. On peut prévoir que le nombre des enfants affectés par le sida pourrait s’élever au-delà de 40 000 000 aux environs de 2010...
La perte des parents est toujours un traumatisme mais la détresse est intensifiée pour beaucoup d’enfants par la stigmatisation, la discrimination et le silence associés au silence. De plus pour beaucoup la mort des parents signifie le rejet de l’école, la séparation des frères et sœurs dans différentes familles, un statut de seconde classe dans ces nouvelles familles et l’accroissement de la pauvreté.


Le Sida pourrait faire d’un tiers des enfants africains, des orphelins

Aux environs de 2010, entre 20 et 35 % des enfants de moins de 15 ans dans11 pays d’Afrique de l’Est et du Sud seront privés de mère, de père ou des deux parents, indique le Conseil de la Fondation Nelson Mandela pour l’Enfance

(Irlande août 2001)

Des réalités


La Fondation CEO décrit comment ces enfants sans protection parentale perde la possibilité d’aller à l’école, de prétendre aux droits à la santé, à la croissance, nutrition, protection et abri, au développement, et même aux droits à une existence décente et même humaine.
« La mort des parents ou leur incapacité à travailler à cause de la maladie, crée des conditions dramatique pour les enfants », dit le Président de Tanzanie, M. Mkapa. » En Tanzanie, nous approchons de 1000 000 d’enfant en terme d’orphelins HIV/AIDS. Il en résulte qu’un bon nombre de tels orphelins en vient à se débrouiller par eux-mêmes à travers le travail des enfants, parfois sous ses pires formes comme le commerce sexuel ». (TOMRIC, News Agency (Dar es Salaam, 12/06/2001)

Des enfants affectés par le sida ou orphelins âgés de 7 à 18 ans se sont rassemblé au Capen Août 2001 et ont lu des témoignages qui reflètent leurs sentiments et situation.
Ils décrivent comment ils ont dû abandonner l’école pour prendre soin de leur frère ou soeur infecté. D’autres rejetés par leur famille racontent comment ils ont dû survivre en ramassant du bois de cuisine ou en gardant le bétail.
« Mes ‘parents’ font une différence entre moi et leurs enfants », écrit un des enfants dans un témoignage, «  C’est comme si je suis un esclave. »
Une autre, Monene, 14 ans, un des 700 000 orphelins de sida du pays, a perdu sa mère, du sida. Elle dit que fréquemment elle a faim et n’a pas d’habits propres à porter.. Monene, qui a demandé à témoigner sous son seul prénom, presse le gouvernement de construire davantage de centres d’accueil. «  S’ils ne font pas cela que deviendrons-nous bientôt ? » demande-t-elle.

AP 24 Aout 2001

"Y AURA-T-IL ENCORE DES ENFANTS DEMAIN?"
"Je dois ajouter le volet le plus important pour notre monde africain ajourd'hui : le SIDA. Nous sommes dans un pays où le taux de séropositivité est très élevé. Nous sommes au 9ème rang des pays du monde les plus infectés et parmi l'un des pays les plus pauvres
Depuis 1997, avec Médecins du Monde, nous avons commencé dès le CE1, les cours sur le VIH/SIDA. Il est vrai que nous aurons demain les enfants que nous formons aujourd'hui, disais-je lors d'une intervention. Maintenant, une question se pose à nous tous : "Y aura-t-il encore des enfants demain ?" tant cette maladie fait de ravages dans tous les milieux de la société. Il est de toute urgence de s'attaquer à ce fléau, de l'attaquer à la racine, dès le plus jeune âge.
Avec une jeune africaine, nous avons créé une association, DEMAIN LAVIE. Son but est de faire l'information et la formation dans les classes primaires, d'expliquer, de prévenir, d'apprendre aux jeunes à dire : non!

Sr Paulette, RCA, 2001

Orphelins du SIDA et Enfants-Soldats


Les Enfants-Soldats ne sont pas sans lien avec l’épidémie du sida en partie parce que ces enfants sont parfois de s orphelins du sida qui n’ont plus de parents ou d’adultes pour les aider. Ils travaillent et vivent pour et avec les armées parce que c’est les seuls groupes qui peuvent les nourrir.
Le phénomène des orphelins en Afrique est de beaucoup celui qui explique celui de l’enfant-soldat ; c’est aussi un reflet d’une tendance plus fondamentale de la désintégration sociale en Afrique. Dans beaucoup de sociétés africaines, l’âge est respecté et les anciens les plus honorés. Quand les enfants en viennent aux armes et à la violence c’est un signe que ces sociétés ont réellement subi un très profond traumatisme, puisque voilà que subitement ce sont les éléments les plus jeunes qui sont les plus puissants.

D’après J. Herbst, chair of the Princeton’s politics department


Vous dites "génériques"?
Sous le titre : Sida - Le procès de la honte
" Le Nouvel Observateur" dans son numéro 1895 du 1er mars 2001, précise :

"Des millions d'Africains risquent de mourir pour sauvegarder les profits des firmes pharmaceutiques américaines et européennes. Le procès qui va s'ouvrir la semaine prochaine à Pretoria vise à empêcher l'Afrique du Sud d'importer des médicaments génériques qui lui permettraient de contenir le sida qui décime sa population. D'autres procès sont prévus contre le Ghana et l'Ouganda. La législation sur les brevets et les règles de l'OMC interdit le commerce des génériques et protège les produits mis sur le marché par les géants de la pharmacie mondiale. Les actions en justice sont soutenus par le gouvernement des Etats-Unis, où l'industrie pharmaceutique finance les campagnes présidentielles."

Avril 2001 :
Aux dernières nouvelles les grandes firmes pharmaceutiques retirent leurs plaintes

NEW-YORK, juin 2001

Aprè la session extraordinaire des 25-27 juin à New-York... ,
dans la littérature abondante qui nous est parvenue (des "brouillons" pour des déclarations communes qui auraient pu être signées par des gouvernements et des ONG)

Nous retiendrons un extrait de courriers reçus le 24/04/01
Adressé à la Présidente du Comité de préparation
(traduction libre d’un envoi de l’ambassade du Mozambique à l’ONU)

« Le Groupe d’Afrique est très reconnaissant pour le laborieux travail que vous avez entrepris pour préparer ce brouillon. En Afrique et en particulier en Afrique subsaharienne, le VIH/SIDA a atteint des proportions catastrophiques...
25 millions de gens vivant avec le VIH/SIDA et 12 millions d’orphelins. Dans la seule année 2000 on estime à 4 millions les nouveaux infectés dans cette partie d’Afrique et à 2,5 millions le nombre de décès dus au SIDA. Ceci appelle une mobilisation urgente de la communauté internationale.
Le Groupe d’Afrique appelle les délégationq à garder dans l’esprit que le VIH.SIDA hypothèque la vie de millions d’humains. Pour cette raison, au-delà des vues divergentes concernant les décisions à prendre qui seront développées par diverses délégations, nous ne devons pas perdre de vue les gens qui meurent du SIDA
Madame la Présidente, j’en reviens à la substance du document. Notre premier commentaire est qu’en lisant ce document on se demande si l’Afrique et particulièrement l’Afrique sub-saharienne est réellement la plus affectée dans le monde.
Nous croyons qu’elle a besoin d’une plus grande attention. Sauf le $ 3, le texte ne contient aucune autre référence spécifique à l’Afrique. Aussi nous croyons qu’il est légitime d’espérer que notre continent qui représente 70 % des problèmes VIH/SIDA, bénéficie, en proportion, des interventions recommandées dans le document.
Nous croyons qu’une attention et un accent plus forts devraient être placés sur les pays en développement, en particulier ceux d’Afrique.
De plus, le Groupe Africain aimerait recommander que les buts et cibles proposés dans le texte soient les mêmes que ceux déjà acceptés par d’autres assemblées de l’ONU et jamais atteints. Ceci permettrait de gagner du temps.


Aprés les promesses de fonds spéciaux dont les ONG à pied d'oeuvre sur le terrain attendent toujours les ...miettes, ce texte reste et restera d'actualité, moyennant la mise à jour des chiffres sans doute à la hausse sauf si ... la maladie ayant atteint tout le monde ou presque
le taux de transmission baisse forcément !!
(NDLR)